Dans cette section, on ne s’intéresse pas qu’à la science, mais aussi à la science-fiction ! Mieux encore, il s’agit surtout de lier les deux. Découvrez des articles aux questionnements (et réponses ?) décalés, qui vous instruiront tout en vous faisant rêver.
Largement utilisé pour traiter la COVID-19, le molnupiravir agit en induisant des mutations altérant la capacité du SARS-CoV-2 à se répliquer. Si l’objectif des fabricants est de réduire la charge virale, des chercheurs révèlent que certains virus hautement mutés peuvent survivre au traitement et se transmettre à d’autres patients. Le médicament serait ainsi susceptible de stimuler l’apparition de nouveaux variants, en améliorant la diversité génétique du virus.
Le molnupiravir (commercialisé sous les marques MK-4482 ou Lagevrio) est l’un des antiviraux par voie orale les plus répandus sur le marché. Initialement développé pour traiter diverses formes de grippe et l’hépatite C, cet antiviral à large spectre est largement prescrit contre la COVID dans de nombreux pays. Dans notre organisme, il est converti en un nucléotide arborant un groupement triphosphate et s’incorpore au niveau de l’ARN du SARS-CoV-2. Cette liaison entraîne des erreurs de réplication du génome viral et engendre des lignées majoritairement non viables.
Cependant, la capacité mutagène du molnupiravir est sujette à préoccupation, car elle pourrait potentiellement être impliquée dans l’évolution et l’apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2, ce qui a conduit plusieurs pays à ne pas le recommander, sans compter le développement d’antiviraux plus efficaces. Des signes d’activités mutagènes au niveau des cellules hôtes ont notamment été relevés. En réponse à ces inquiétudes, il a précédemment été rapporté suite à une étude qu’aucune forme mutante infectieuse n’a été isolée à partir du 5e jour de traitement et que les mutations relevées étaient aléatoires.