Une chose est sûre : la cheffe de file de l’extrême droite ne sèchera pas le rendez-vous, contrairement aux groupes parlementaires de la Nupes. Mais Marine Le Pen veut le banaliser. Comme la gauche, elle considère que tout se décide à l’Elysée. Elle a d’ailleurs réclamé la démission de la Première ministre. Bon, c’est assez rituel chez elle.
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Mais le risque encouru par Elisabeth Borne à l’issue de ce cycle de consultations, qui s’achève demain avec les associations d’élus locaux, c’est d’apparaître plus fragilisée et plus isolée que jamais. De la droite, de la gauche, de tout le monde, ou presque, elle n’a essuyé qu’une succession de critiques, de reproches, de refus.
Emmanuel Macron lui avait pourtant demandé d’élargir sa majorité. Cela en trois semaines…. pour une mission impossible. C’est presque du bizutage. Un peu comme quand à l’armée, autrefois, un gradé s’amusait à demander à un appelé d’aller chercher la clef du champ de tir… Comment élargir la majorité quand le groupe LR a fait largement défaut à l’Assemblée sur les retraites ? Impossible de passer un contrat de gouvernement avec la droite, c’est trop tard. Et la gauche ne parvient à rafistoler son unité que dans l’anti-macronisme. Quant à la pratique des débauchages individuels, elle semble être arrivée à son terme et “on n’a plus vraiment de banc de touche”, comme le disait ce week-end un parlementaire Renaissance.
La marge de manoeuvre de la Première ministre est très étroite et son sort d’abord suspendu à la décision du Conseil constitutionnel. Si les Sages valident l’essentiel de la réforme des retraites, c’est-à-dire le report de l’âge légal, elle ira voir le chef de l’Etat pour lui soumettre un programme de travail et une méthode pour six mois. Des textes plus courts, moins clivants et la quête d’une majorité au coup par coup. Bref continuer à peu près comme avant. Sans doute plus lentement.
Elisabeth Borne parle d’une période de “convalescence“, d’autres de “rééducation” pour se remettre de la tempête des retraites. Et c’est là que la Première ministre risque de se heurter à un nouvel écueil, un certain Emmanuel Macron, qui répète lui qu’il n’a pas l’intention de ralentir le rythme des réformes.
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