La Françafrique appartient au passé. C’est le message qu’a voulu faire passer au Gabon Emmanuel Macron, au premier jour de sa tournée en Afrique, où il doit traverser quatre pays. « Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, qu’elle n’a plus », a dit, devant la communauté française, le président de la République, se décrivant comme un « interlocuteur neutre ».
« On semble encore aussi attendre d’elle des positionnements qu’elle se refuse à prendre et je l’assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d’interférer dans des échanges politiques intérieurs », a-t-il martelé.
L’opposition gabonaise a accusé ces derniers jours le président français d’« adouber » le président Ali Bongo en effectuant cette visite à Libreville en pleine année électorale au Gabon. « Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère », a insisté Emmanuel Macron.
Le chef de l’État avait déjà esquissé lundi dans un discours à Paris la fin du « pré carré » français en Afrique de l’Ouest et appelé à de nouveaux partenariats sur le continent, loin des liens opaques et du soutien aux dirigeants en place hérités de la période coloniale et inhérents à la « Françafrique ».
Au sujet du départ des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso, contraint et forcé, Emmanuel Macron a précisé que la réorganisation militaire française n’était « ni un retrait, ni un désengagement ». « Il ne s’agit en l’espèce ni d’un retrait ni d’un désengagement mais d’adapter un dispositif », en redéfinissant les « besoins » des pays partenaires et en offrant « plus de coopération et de formation », a-t-il précisé. Les derniers militaires français ont quitté le Mali en août, tandis que les ultimes soldats devaient faire de même en ce qui concerne le Burkina Faso ces derniers jours.
Le chef de l’État participe ce jeudi à Libreville avec plusieurs chefs d’États d’Afrique centrale à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales. Ce sommet, baptisé One Forest Summit et coorganisé par la France et le Gabon, est destiné à trouver des « solutions concrètes » pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique, mais « n’aura pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques », ont souligné par avance les organisateurs.
Prenant exemple sur ce sommet, Macron a répété sa volonté de « bâtir un partenariat équilibré » et de « porter des causes communes » avec les pays du continent, que ce soit sur le climat, la biodiversité ou les enjeux économiques et industriels du XXIe siècle.
Guide Shopping Le Parisien
Jeux Gratuits
Mots fléchés
Mots coupés
Mots croisés
Mots mêlés
Kakuro
Sudoku
Codes promo
Services
Profitez des avantages de l’offre numérique
© Le Parisien