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PARIS (Reuters) – Les grandes familles de l’opposition se sont succédé en ce week-end de rentrée pour dresser un bilan cinglant de la première année du quinquennat Macron, à l’heure où le chef de l’Etat, affaibli dans les sondages, voit son gouvernement annoncer une révision à la baisse de la croissance et de nouvelles économies en matière d’aides sociales.
Déjà nourri par l’affaire Benalla et les enquêtes visant le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler et la ministre de la Culture Françoise Nyssen, le feu des critiques de l’opposition a été ravivé dimanche par les annonces d’Edouard Philippe au Journal du Dimanche.
Le Premier ministre a annoncé un rebond du déficit public et scellé des arbitrages budgétaires 2019 marqués par une désindexation de certaines prestations sociales comme les pensions de retraite et les aides au logement. Des mesures que l’opposition s’est empressée de dénoncer comme le signe de l’échec de la politique économique du gouvernement.
“Il faut rendre l’argent aux Français. Il faut rendre du pouvoir d’achat aux Français et que venons-nous d’apprendre ? Exactement l’inverse, au lieu d’assumer enfin des économies courageuses sur le train de vie de l’Etat on vient de nous annoncer que c’est à nouveau dans la poche des classes moyennes qu’on va chercher des efforts”, a déclaré à Mont Mézenc le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez lors d’un meeting de rentrée en forme de réquisitoire.
Du côté de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a appelé samedi, lors des universités d’été de LFI à Marseille, à transformer les élections européennes de 2019 en référendum anti-Macron et à mobiliser largement contre la réforme des retraites prévue l’an prochain, avant de dénoncer dimanche un budget de “saignée de l’Etat et de tous les services publics”.
“Edouard Philippe va porter une politique qui va être de plus en plus impopulaire”, a-t-il prédit devant la presse.
Même constat pour Benoît Hamon, qui déplore dans le JDD que la rentrée du chef de l’Etat soit “placée sous le signe du racisme social” et accuse Emmanuel Macron et Édouard Philippe d’être “les dépeceurs du modèle social français”.
UNE CROISSANCE “PAS SATISFAISANTE”
Côté socialiste, Olivier Faure a accusé Emmanuel Macron de “trahison” lors de son séminaire de rentrée de La Rochelle mais c’est l’ancien ministre Michel Sapin qui a porté, dès vendredi, les coups les plus ciblés sur la politique du gouvernement, confronté à une croissance inférieure à ses espérances, revue à 1,7% en 2019.
“La cause profonde de l’échec actuel du pouvoir en matière économique tient à la question du pouvoir d’achat et de ses conséquences sur la consommation des ménages”, a estimé Michel Sapin.
“Allégée de plus de cinq milliards, la fiscalité des plus grandes fortunes françaises n’a eu aucun effet ni sur la consommation ni sur l’investissement: la théorie du ‘ruissellement’ est une fable pour milliardaires, la parabole du ‘premier de cordée’ est une illusion pour premier communiant”, a-t-il conclu.
Dans l’opinion, le chef de l’Etat enregistre un quatrième recul mensuel consécutif et perd cinq points de popularité selon l’enquête Ifop pour le Journal du dimanche, tandis qu’Edouard Philippe limite les dégâts.
Le chef de file du groupe La République en marche à l’Assemblée, Richard Ferrand, a réfuté dimanche toute inquiétude face aux sondages, mais a reconnu cependant que la croissance n’était “pas satisfaisante” et a dit entendre “des réticences, des interrogations et elles sont bien légitimes”.
Saluant les annonces du Premier ministre comme le signe d’un cap politique tenu en dépit d’une conjoncture moins favorable, il a assuré que le pouvoir d’achat des retraités, déjà affecté cette année par la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), resterait stable.
“La mise en place du reste à charge zéro, le crédit d’impôt (…) sur l’aide à domicile, la baisse de la taxe d’habitation sont autant de dispositifs qui vont faire que, au global, il n’y aura pas de perte du pouvoir d’achat”, a-t-il dit sur BFM TV.
Julie Carriat, édité par Jean-Stéphane Brosse
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