Une nouvelle étude publiée mardi laisse entendre que le molnupiravir, un médicament contre la COVID-19, pourrait bien entraîner des mutations du virus SARS-CoV-2 virus.
Produit par les laboratoires Merck et approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine à la fin de l’année 2021, le médicament est vendu sous le nom de Lagevrio et il a été largement utilisé chez les patients susceptibles de développer des complications de l’infection à coronavirus.
Antiviral à large spectre qui avait été développé, à l’origine, pour soigner la grippe, le molnupiravir induit des erreurs dans le code génétique du SARS-CoV-2, entravant sa réplication.
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L’étude, qui a été publiée dans le prestigieux journal à comité de lecture Nature , a été dirigée par des scientifiques du Francis Crick Institute de Londres. Elle soulève la possibilité qu’en cas d’échec du médicament à pleinement faire disparaître l’infection à COVID-19 du corps, il puisse y avoir un risque de transmission des mutations relatives au molnupiravir.
Les chercheurs ont réexaminé des bases de données de séquençage contenant plus de 15 millions de génomes du SARS-CoV-2 et ils sont parvenus à identifier des mutations spécifiques dans des séquences de l’année 2022, l’année qui avait suivi l’adoption du médicament dans le traitement contre le coronavirus.
Des mutations qui ont été identifiées dans des pays où le médicament était très utilisé, cette année-là – notamment au Royaume-Uni, en Australie, aux États-Unis et au Japon. D’un autre côté, les pays qui n’avaient pas autorisé l’usage du molnupiravir, avec eux le Canada, montrent un moindre nombre de mutations dans les séquençages étudiés.
Le ministère israélien de la Santé avait annoncé, au mois de janvier 2022, qu’il avait approuvé l’utilisation du molnupiravir et qu’un accord d’achat du médicament avait été conclu – avec un traitement pour une personne qui revenait au total à 700 dollars.
Le ministère avait expliqué que le médicament serait administré aux malades âgés de 18 ans et plus, avec des symptômes moyens ou modérés de la maladie et présentant au moins un facteur de risque de développer des complications susceptibles d’entraîner une hospitalisation ou la mort – des patients pour lesquels des médicaments alternatifs, comme le Paxlovid de Pfizer, n’étaient pas adaptés.
Le molnupiravir se présente sous forme de pilule et il est utilisé à la maison dans les trois à cinq jours suivant le développement des symptômes. Le traitement dure cinq jours. Ce n’est pas un médicament de type prophylactique pour la COVID-19 (c’est-à-dire qu’il permettrait d’éviter l’infection) et il ne doit pas prescrit aux femmes enceintes ou allaitantes.
L’hôpital Sheba de Ramat Gan avait été le premier hôpital dans le monde à collaborer avec Merck au cours d’un essai clinique portant sur l’usage du molnupiravir dans le cadre de l’infection à la COVID-19. Les essais avaient montré que le médicament réussissait à éviter l’hospitalisation et la mort à environ 30 % des patients dont le cas avait été étudié dans ce cadre.
Il est difficile de dire quel est l’impact des mutations liées à l’usage du molnupiravir qui ont été notées par les auteurs de l’article de Nature.
« Ces résultats indiquent que le traitement au molnupiravir a entraîné un profil de mutation de signature qui est identifiable dans les données de séquençage, une découverte qui devra être prise en compte lors de l’évaluation des effets et de la sécurité de ce médicament », ont écrit les auteurs.
« Il reste difficile de prédire si le molnupiravir est susceptible d’altérer la trajectoire de la génération ou de la transmission des variants », ont-ils ajouté.
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